LIDAR-QUEBEC-BOREAL
RÉSUMÉ
La
forêt couvre 40 % des superficies terrestres, et le Canada en
possède 10 % à lui seul, en majorité en milieu boréal. Le
besoin de planification et de supervision que cette réalité
entraîne n'a pu jusqu'ici qu'être imparfaitement rempli par les
méthodes traditionnelles d'inventaire forestier, en particulier
dans le domaine du volume ligneux, une mesure essentielle tant
pour les ingénieurs forestiers de l'industrie que pour les
chercheurs en écologie. La technologie de l'altimétrie laser,
en développement depuis plusieurs années, semble prometteuse à
cet égard. Elle est fondée sur des propriétés géométriques,
soit la réflexion d'un rayon laser par tout objet intercepté.
La mesure du temps écoulé entre l'émission et la réception
donne la distance entre l'appareil et l'objet et, par calcul, l'altitude
des surfaces. La combinaison d'un signal laser par balayage et à
haute résolution, d'une intensité d'échantillonnage augmentée,
d'un positionnement exact par INS-GPS et d'un modèle volumétrique
approprié devrait permettre de résoudre les dernières
difficultés liées à cette technologie jusqu'à présent. Modèle numérique de
surface pour une placette élargie
L'application de la méthode expérimentale a porté plus
particulièrement sur des peuplements de deux espèces d'arbre,
un feuillu (le peuplier faux-tremble ou Populus
tremuloides Michx.) et un conifère (l'épinette
blanche ou Picea glauca [Moench] Voss),
qu'on retrouve dans la zone de conservation de la Forêt d'Enseignement
et de Recherche du Lac Duparquet (FERLD), en Abitibi, au Québec.
C'est ainsi que des mesures de volume dérivées d'un inventaire
de terrain (38 placettes de 400 m2) fait à l'été 1999 sont
comparées à des calculs de contenance obtenue à l'aide d'un
LIDAR aéroporté (Optech ALTM1020), suite à trois survols
effectués à l'été 1998 (400 000 points de sol et, deux
millions de végétation). Bien que plusieurs des relations à
une variable explicative investiguées soient significatives (r2
de 0,52 à 0,77), les tests statistiques, reliant de façon
quadratique chacune des huit contenances laser calculées au
volume marchand brut de terrain, ont révélé une adéquation
plus grande de l'interpolation laser seuillée à la moyenne de
hauteur. En combinant celle-ci avec le du taux de recouvrement,
on obtient de meilleurs résultats, en particulier pour le
peuplier (r2 = 0,88 et fiabilité à 50 m3/ha près), sans doute
à cause de sa couronne plus ovale. Une prise en compte des
faibles volumes sur le terrain (moins de 200 m3/ha) aurait sans
doute permis d'améliorer ces résultats. À l'aide d'une
stratification écologique par densité, hauteur et groupe d'essences,
une cartographie probante de la région d'étude a pu être complétée
(modèles numériques de terrain et de végétation).
Mots clés : altimétrie, laser, LIDAR, hauteur, volume, forêt,
FERLD, Duparquet, Abitibi
Conception: Alain Renaud, août 2000